Bienvenue à Lacapelle-Biron

Et cependant, le 21 Mai 1944… 

  

On sentait la défaite des troupes hitlériennes approcher de jour en jour. Dans les bois qui dominent la vallée de Gavaudun ou ceux qui entourent Lacapelle, Biron ou Blanquefort, les résistants avaient trouvé des refuges sûrs. Mais les bavardages avaient été trop nombreux. C'est un bataillon complet de la division S. S. «Das Reich», du général Lamerdin, sinistrement illustre depuis Oradour-sur-Glane, qui envahit dès l'aube, en ce dimanche de printemps, les rues de Lacapelle.  

 

Le récit de cette tragique journée, je le dois à M .. Roger Souchal, ancien déporté, Maire de Lacapelle-Biron pendant plus de vingt ans. 

 

Quand les hommes du village s'éveillèrent en entendant les coups de crosse que donnaient les soldats contre les portes des maisons, il était déjà trop tard pour fuir : le bourg était encerclé, toutes les routes, tous les chemins sévèrement gardés. 

En quelques heures les hommes de Lacapelle dans leur totalité se trouvèrent réunis sur la place, en attendant d'être parqués dans un pré où ils demeurèrent jusqu'au soir. Leur nombre grossissait des hommes pris qui se rendaient à Lacapelle pour des achats ou quelque course innocente. 

 

Vers 18h30, sans qu'aucune précision sur le sort qui les
guettait ne leur fût donnée, ils furent entassés sans ménagements dans des camions qui les conduisirent à Majoulassy. L'ancien moulin à papier de Gavaudun jouait, en effet, dans les représailles exercées par les Allemands à l'encontre de ceux qui leur résistaient, un rôle sinistre.
Il semblait être devenu une sorte de Q.G. de la gestapo locale qui l'avait transformé en «hôtel», l'Hôtel des Roches. Les otages attendirent là que se termine le rassemblement général, dû à plusieurs autres rafles de moindre importance. 
Emmenés ensuite à Agen, les 47 Capelains, victimes de cette rafle inutile, connurent quelques jours plus tard la destinée de ces milliers de déportés dans les camps de la mort. Il en revint moins de la moitié. 

 

Le village tout entier conserve de ce tragique épisode une cicatrice douloureuse. 

Symbole de la Résistance dans notre département, et de la
répression nazie, Lacapelle-Biron a le triste privilège de détenir le Monument élevé à la mémoire des Déportés de Lot-et-Garonne. 

 

Cette œuvre remarquable du sculpteur Buisseret obtint, en 1947, le Grand Prix de Rome. 

Le monument est érigé à l'emplacement exact d'où partirent les camions allemands le 21 Mai 1944. 

Historique

A Lacapelle-Biron… 

  

A Lacapelle-Biron, une souricière a été mise en place, à chaque entrée du village. 

Les boches allèrent trouver le Maire, M. Lagarrigue, âgé de 71 ans, et firent amener l'appariteur, une
vieille femme de 75 ans qu'ils brutalisèrent sans aucun ménagement, vu son âge. 

Ils la firent monter dans une auto et due, à chaque carrefour, annoncer au son du tambour le
rassemblement immédiat de tous les hommes sans exception. 

Sur la place, à l'endroit où se trouve aujourd'hui le monument, le Maire, avec le registre de la Mairie
en mains, fit l'appel des habitants males. 

Soixante hommes furent ainsi rassemblés, dont le prêtre, dans une prairie, gardés à vue par des
soldats armés de mitrailleuses. A 18 heures, après un tri pour ne garder que ceux dont l'âge était compris entre 18 et 60 ans, les prisonniers furent ramenés sur la place. 

L'ordre donné, ils montèrent sur les camions. La colonne escortée par les S.S. fit route en direction de Gavaudun et arrêtée à l'Hôtel des Roches, à Mojoulassy. Là, d'autres prisonniers furent joints à la colonne. Ils avaient été arrêtés sur la route dans les champs, comme Zamora de Gavaudun, ou Laparre Oswald, prisonnier handicapé de 14/18 venu chercher son fils et qui fut joint à la colonne ainsi que le jeune motocycliste, jeté à terre, piétiné, battu avec brutalité. 

Enfin, vers 19 heures, la colonne des 118 déportés de la rafle firent route pour la caserne Toussain à AGEN. 

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